Historique du maka Heuze de Goffontaine


Références : Anciennes zones industrielles du Pays de Liège   C.H.Fléron 2000
Auteur : Georges Heuse


Fondation

A cette époque les familles GRANDRY et HEUSE étaient liées par 5 mariages. Dès lors, la nouvelle usine construite par Bertrand HEUZE-GRANDRY ne pouvait pas concurrencer celle de Cleusevay dirigée par Henry GRANDRY-HEUZE. Bertrand va ériger un maka, ou martinet, pour notamment alimenter les forges à canons en fer à platine (le vieux maka de Cleusevay n'existe probablement plus).
Il construira l'usine sur l'autre rive en Haute-Fraipont, près du bief qui coule le long de la maison familiale. Pour ne pas perturber l'utilité des prairies et pour isoler la maison d'habitation du bruit des gros marteaux, il érigea le maka à la fin du bief. Consultez le plan des usines

Demande de location du coup d'eau :

Le 6 mars 1664, Daniel, baron de Fraipont, a rendu à Bertrand HEUSSE, un coup d'eau pour ériger une huisine, à le prendre dessous la maison feu Gillis HEUSSE son père, savoir sur le by de rive Vese. Ledit HEUSSE rendant et payant par an audit seigneur, 2 florins d'or de cens foncier. A condition, que ledit HEUSSE devra entretenir à ses frais la venne et by jusque ladite usine, et qu'icelui ne devra en façon, aucun préjudice au coup d'eau de rive, même sera obligé de leur laisser toujours aller de l'eau à leur ordinaire et comme du passé, pour arroser les prairies.
La retenue en eau de cette usine située en amont de la future fenderie, fut à l'origine des conflits entre les HEUZE et les DE JONQ pendant plus d'un siècle.

Description

Deux descriptions sommaires mais utiles nous sont données par les actes notariés suivants : En 1725 le partage des biens de Gillis, fils de Bertrand HEUZE, provoqua quelques points litigieux entre enfants et gendres... A la cinquième question les avocats G. BLOCHOUSSE, H. HENRARD et B. GILMAN sont d'avis que la balance et les poids sont réputés meubles, que le marteau et le soufflet sont réputés immeubles.
Le 12 mars 1768, Anne Gèle COLLOZ, veuve de Pierre HEUZE, loue le maka à son fils Gillis. Les frais d'entretien sont répartis comme suit : la venterie, la coursiore, la roue, l'arbre de roue, le traugnay, foichin et blocs seront pour Angèle; Gillis entretiendra les deux gros marteaux, les enclumes, les pinèches, boutons, bôs, soufflets et machines.

Historique

Après le décès de ses parents, Bertrand en 1665 et Gillette en 1669, Gillis Bertrand HEUZE racheta les parts de ses frères et soeurs et devint l'unique propriétaire du maka. Il construira une deuxième usine de l'autre côté du bief et une forge à environ 10 mètres de celle-ci.
Jusqu'à présent, il n'a pas été possible de dater ces constructions, dans l'acte du notaire Th. RAHIER du 29 septembre 1744, Léonard, fils de Léonard HEUSE-DAMERY déclare avoir travaillé vers 1720 dans les usines et forges de Gillis Bertrand.
Le partage des biens de Gillis Bertrand HEUZE eut lieu le 9 avril 1726. La première part, comprenant les maisonnages, usine, assise avec toutes autres prairies y jondantes et la pièce de pré en Troz-Renard revint à Pierre et Léonard comme plus jeunes et non établis (ces biens situés du côté de Fraipont sont estimés à 8000 florins brabant).
Léonard dirigea l'usine jusqu'au 31 mai 1752, où, les frères se séparèrent de la communauté des biens et commerce. Léonard vendra à Pierre sa part des bâtiments, usine et biens sous la juridiction de Fraipont. Le même jour, Léonard qui était célibataire, fit son testament et institua son frère Pierre héritier universel de tous ses biens
. Léonard et Pierre décédèrent respectivement le 19 mars et le 27 mai 1757. Angeline COLLOZ, veuve de Pierre HEUZE, reprit et géra les biens que son mari possédait sous les juridictions de Fraipont et de Soiron.
Gillis HEUZE, le fils d'Angeline et de Pierre, se maria avec Catherine BOULANGER le 24 novembre 1767. Quatre mois plus tard le 12 mars 1768, il loua à sa mère pour un terme de 6 ans, les bâtiments et biens situés à Goffontaine, ban de Soiron, qui furent autrefois à Jean Servais DEBOIS. Avec en outre, l'usine et le maka situés de l'autre côté de la rivière de Vesdre sous la juridiction de Fraipont, et le droit de passage par son assise pour aller à ladite usine et revenir avec charrette et tout autrement. A l'exception du stordeur, MOULIN à COULEURS et ECORCES, qui est dans ladite assise, que sa mère se réserve avec les machines. Toutefois, Gillis aura la préférence pour faire tourner son usine, et sa mère dans ce cas devra attendre jusqu'à ce que son fils ait fait sa besogne.


A la fin du siècle, il n'est plus question de maka, mais bien de moulin à couleurs, à écorces ou à tan.

Anne Gèle décéda le 16 mai 1794. C'est sa fille, Anne Catherine HEUZE épouse de Pierre WINAND qui reprendra l'usine. Le partage des biens d'Anne Catherine, veuve de Pierre WINAND eut lieu le 15 janvier 1816, son fils Noël Michel lui succéda à la direction des moulins. Le 5 avril 1820, il demanda et obtint l'autorisation de placer une seconde roue à son moulin à farine (84). Le 4 mars 1836, il sollicita les autorités pour effectuer une prise d'eau dans la Vesdre pour faire mouvoir une usine à canons. Le projet n'étant pas assez détaillé, il réitéra sa demande et déclara ne plus vouloir faire une usine à canons mais bien un laminoir.   Haut de page

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